A l’affiche : Le Pape François : Un homme de parole, de Wim Wenders, avec… le Pape François
« Et Dieu, dans tout ça ? »… C’est une question que Jacques Chancel avait posé à Georges Marchais, il y a tout juste quarante ans…
Et c’est la question qui m’est venue à l’esprit durant toute la projection du film.
Mais d’abord, étonnons-nous de ce deuxième film sur ce pontificat, toujours en cours, du Pape François, élu il y a seulement cinq ans en 2013. Nous avons déjà vu, effectivement, en 2016 un biopic intitulé La Pape François, réalisé par Beda Docampo Feijôo et Eduardo Giana qui présentait le Cardinal Bergoglio et les conclaves de 2005 et 2013.
N’y a-t-il pas une petite contradiction entre cet homme de Dieu qui affiche l’humilité de St François d’Assise, et qui se met ainsi en scène par deux fois de façon quelque peu hagiographique ?
Est-ce le même Pape qui refuse les chaussures rouges aussi bien que les grosses voitures des défilés officiels, et qui fait dire en voix off qu’ « il fait bouger l’Église », dans ce film que l’on qualifie « sur commande » même s’il n’est pas financé par le Vatican ?
Difficile donc de distinguer le vrai visage de François de celui que veulent lui donner les différents réalisateurs… J’ai en tête le « Je cherche le visage, le visage (…) » que l’on chante maintenant souvent dans les églises.
Le Pape François : Un homme de parole… et effectivement durant tout ce documentaire , on écoute – on lit en VOST – la parole argentine de ce pape qui tantôt s’adresse directement à nous, tantôt discourt devant les foules sur tous les sujets, ou plus exactement sur les sujets sélectionnés par Wim Wenders… car les questions trop politiquement incorrectes ne sont évidemment pas abordées : rien par exemple sur le célibat des prêtres, et quand le film aborde la « culture du déchet » il n’est rien dit des « déchets » d’embryons dans les poubelles des hôpitaux (plus de 210 000 IVG en France en 2017 !)
Non, les sujets abordés sont évidemment la pauvreté et la misère, ils sont la paix, et je me demande si ce sont ceux qui disent « la paix, la paix… » comme d’autres disent « Seigneur, Seigneur… » qui entreront dans le Royaume des cieux…
Bref un discours à la fois légitime et attendu, mais parfaitement bisounours, sans une véritable transcendance… encadré surtout des deux obsessions mondialistes que sont « l’accueil des migrants » et « sauver la planète ».
L’accueil des migrants… Je conçois que le sujet soit délicat en regard de la vertu théologale de charité, mais le Pape ne dit rien du devoir d’aller « enseigner toutes les nations et les bénir au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit »… et au contraire il appelle nos peuples européens, de culture chrétienne à accepter, sans le dire, le Grand Remplacement et l’implantation de l’Islam dans nos pays de chrétienté. Il se félicite par exemple d’un dialogue avec un haut dignitaire musulman au cours duquel « aucun n’a essayé de convertir l’autre ». Le Christ n’est-il donc pas pour lui « Le Chemin, La Vérité et La vie » ?
« Sauver la planète »… Nous n’entendons pas le Bon Pasteur qui veut sauver l’Homme du feu de l’enfer, mais le leader charismatique qui veut sauver la planète du réchauffement climatique, et la voix off précise que ce n’est pas par hasard si l’encyclique Laudato si’ est sortie quelques mois avant la COP 21. Le journaliste météorologiste Philippe Verdier, licencié depuis de France Télévision, nous avait prévenu dans son livre Climat Investigation : « Ban Ki-moon (alors Secrétaire général de l’ONU – ndlr) vint personnellement à Rome s’assurer que le Saint-Père allait publier son texte suffisamment tôt avant la Conférence de Paris », et Verdier ajoute : «certains passages (sont) copiés-collés de rapports onusiens ».
Bref un discours convenu, souvent d’une grande platitude, dans lequel il y avait à boire et à manger ; mais rendons à François ce qui est à François puisqu’il conclut en citant St Thomas More qui demandait à Dieu la grâce d’une bonne digestion.
Je partage donc avec lui son appel à l’humour et au sourire, comme celui que j’avais en entrant dans cette grande salle de cinéma (180 places) pleine apparemment de toute la paroisse du village où le film était à l’affiche en séance unique… j’ai alors cru qu’on allait nous demander de nous lever avant la projection pour réciter un Notre Père… Ce ne fut pas le cas mais quand même, à la fin de la séance, deux jeunes prêtres en clergymen étaient à la porte pour serrer les mains comme à la fin de la messe.